Les parapluies de CherbourgOh, mon amour, ne me quitte pas...Un film de Jacques Demy, 1964.
Avec Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo, Anne Vernon
Genre : Comédie musicale
Durée : 1h 30min.
Film ouest-allemand, français.
Synopsis :
Madame Emery et sa fille Geneviève tiennent une boutique de parapluies. La jeune femme est amoureuse de Guy, un garagiste. Mais celui-ci part pour la guerre d'Algérie. Enceinte et poussée par sa mère, Geneviève épouse Roland, un riche bijoutier.Remarques d'Allocine :
En chantantAvec Les Parapluies de Cherbourg, Jacques Demy réalise un film "en chanté". Alors que les comédies musicales classiques sont ponctuées de chansons, le film de Demy est une oeuvre entièrement chantée. Le mot "mélodrame" prend retrouve ainsi son sens étymologique : Les Parapluies de Cherbourg est un drame porté par la musique.
Des distributeurs réticentsEn 1962, Jacques Demy espère tourner Les Parapluies de Cherbourg dans le courant de l'année. Mais les distributeurs doutent du succès d'un film entièrement chanté, et Demy doit tourner un autre film, La Baie des anges.
Lieu de tournageLe tournage des Parapluies de Cherbourg se déroule à Cherbourg. Trois ans plus tard, Jacques Demy met en scène une deuxième comédie musicale, Les Demoiselles de Rochefort, elle aussi tournée sur les lieux mêmes de l'action.
ContexteEn 1964, Les Parapluies de Cherbourg crée l'évènement. Alors que la Nouvelle Vague s'essouffle, Demy surprend avec une comédie musicale, genre jusqu'alors typiquement hollywoodien. Le film réunit plus d' 1,3 million de spectateurs en France. La même année, Une femme mariee de Jean-Luc Godard totalise 440 000 entrées.
Un cinéaste completJacques Demy a écrit la quasi-totalité des films qu'il a réalisés. C'est notamment le cas de
La Baie des anges (1963), des
Parapluies de Cherbourg (1964), des
Demoiselles de Rochefort (1967) et de L'Evenement le plus important depuis que l'homme a marche sur la Lune (1973).
L'évocation d'un sujet tabouLes Parapluies de Cherbourg est l'un des premiers films à évoquer la guerre d'Algérie, sujet tabou en France. Même si on est loin du scandale provoqué en 1963 par Le Petit Soldat de Jean-Luc Godard, Jacques Demy place la guerre d'Algérie au centre des malheurs de Geneviève. En 1960, Godard avait choqué les censeurs par son traitement réaliste et sans complaisance du conflit. A tel point que le public ne put découvrir son film que trois ans plus tard.
Un style particulierPour Les Parapluies de Cherbourg, Bernard Evein conçoit des décors aux couleurs très vives et Jacqueline Moreau crée des costumes aux teintes franches. Jacques Demy fait à nouveau appel à eux pour Les Demoiselles de Rochefort. Dans les deux films, l'esthétique crée un décalage avec la gravité des sujets.
Mon avis :
Ce film est très atypique et osé. Le fait de chanter intégralement dans le film peut en agacer certains, alors que tout l'intérêt réside dans la forme chanté. Sinon le film sera plat et le drame banal. C'est une oeuvre esthétique où l'on se laisse porté par l'aspect opéra.
D'ailleurs au début du film, un des comédiens fait allusion à l'opéra. "Je n'aime pas l'Opéra, voir des gens qui chantent me donne la migraine" un truc comme ça, auto-dérision visant les réfractaires ne souhaitant pas découvrir ce chef d'oeuvre.
C'est un film très triste, et nuance, il n'y a pas de chorégraphie, il s'agit juste de chanter (et ce ne sont aucunement les acteurs à l'écran qui prêtent leur voix^^).
A voir au moins une fois, histoire de s'ouvrir à l'atypique, d'encourager l'audace cinématographique et de plonger au coeur de Cherbourg.